JOUR 3 – Un Steven Da Costa en or massif
Ils étaient cinq ce matin à rallier le complexe avec pour seule idée en tête de confirmer de bonnes prestations en éliminatoires par un dernier succès les envoyant sur le podium dubaïote. Premier en action, Marvin Garin (-67kg) n’allait cependant pas trouver la clé, battu 2-6 par le Thaïlandais Supa Ngamphuengphit. Cela ne se jouait à rien ensuite pour qu’Alizée Agier (-68kg) ne renverse la n°1 mondiale Irina Zaretska, qui s’impose au senshu (3-3) après s’être vue rejoindre par la Française en toute fin de combat. Une mauvaise spirale qu’allait s’empresser d’enrayer Farouk Abdesselem (-84kg), plus prompt à déclencher que le Macédonien Petar Spasenovski qui voyait le score grimper côté tricolore sans jamais trouver la faille (4-0). Deuxième médaille de bronze consécutive aux Émirats Arabes Unis pour le combattant arlésien.
Une série à entretenir dès les prochaines semaines, encore décisives pour les sélections directes pour les Jeux de Tokyo comme pour s’imposer en candidat crédible pour le TQO disputé à l’AccorHotels Arena début mai. Dans cette optique, Dnylson Jacquet (+84kg) a de nouveau rempli son contrat, confirmant ses deux médailles d’argent de Madrid et Paris par du bronze ici, acquis de haute lutte contre l’Égyptien Mahmoud Taha Tarek, champion du monde espoirs 2019 et vice champion d’Afrique la semaine dernière (6-4). « Dnylson comme Farouk confirment leurs bons parcours d’hier en maîtrisant ces combats pour le bronze », salue Yann Baillon, directeur des équipes de France.
Et Da Costa décocha…
Après ce 2 sur 4 matinal, charge à Steven Da Costa (-67kg) de faire basculer le bilan français dans le positif en remportant sa finale contre le Brésilien Vinicius Figueira, dernier adversaire du prodige de Mont-Saint-Martin lors de son titre mondial 2018. Une formalité pour le vainqueur du dernier Open de Paris, qui claquait deux ura-mawashi-geri dans la première minute pour prendre irrémédiablement les devants (6-0). « Il n’y avait pas vraiment de plan sur cette finale, mais c’est évident que c’est toujours mieux de marquer le plus tôt possible, analyse Steven Da Costa à la descente de son podium. J’ai lâché, ça a marqué, pour une belle finale qui fait plaisir au-delà de la victoire. Car c’était vraiment dur pour lui de revenir dans le jeu en prenant une canne d’entrée de jeu, puis une seconde juste derrière. Mais c’est le jeu… » Avec une nouvelle démonstration de force qui annonce une fin de parcours qualificatif plus limpide.
« En ce moment, Steven démontre qu’il pratique un karaté d’un niveau très élevé, avec une qualité de combat et une prise en main des duels très intéressantes, expose Yann Baillon. Avec lui, nous allons pouvoir commencer à faire les comptes à la standing olympique, pour faire les meilleurs choix possible. Car le bilan est sévère au sortir de cette énième épreuve : nous repartons avec deux blessés (Gwendoline Philippe et Mehdi Filali, dont on attend les résultats des examens, NDLR), les autres nations n’ont pas été épargnées non plus et il y avait beaucoup de fatigue ressentie et observée chez les compétiteurs. La fin de parcours s’annonce difficile pour tout le monde, et il va bien falloir gérer ça. À l’issue du Premier League de Salzbourg qui arrive déjà dans moins de deux semaines, nous annoncerons les sélections pour les championnats d'Europe. Aux athlètes de bien récupérer d’ici là et à nous de faire les bons choix. »